samedi 9 novembre 2013

3900 - la Croisière s'amuse...

... ayant quitté Potsmouth le 1er février 1947, le cuirassé - ou devrait-on dire le yacht royal - arrive sans encombre à Cape Town le 17 puis, après avoir débarqué ses illustres hôtes, entreprend une série de visites de courtoisie et de manœuvres militaires le long des côtes d'Afrique du Sud.

Le 22 avril, il est temps pour la croisière de remettre le cap sur l'Angleterre, qu'elle rallie le 11 mai suivant, à la plus grande satisfaction de leurs majestés, qui ont beaucoup apprécié le voyage.

En juillet, le Vanguard appareille à nouveau... pour un chantier naval qui va l'héberger jusqu'au mois d'août 1948 !

Au-delà des travaux d'entretien et de remise à niveau, qui sont sans doute nécessaires, pareille immobilisation témoigne aussi de l'impuissance de l'Amirauté à trouver un véritable emploi à ce mastodonte de 45 000 tonnes, mis en service il y a à peine plus d'un an.

Le Vanguard a beau être un navire flambant neuf, un navire techniquement très réussi et qui, à la différence de ses prédécesseurs de la classe King George V, tient par ailleurs admirablement bien la mer, toutes ses qualités sont aujourd'hui de bien peu d'importance : la fin de la guerre a en effet entraîné, partout dans le monde, une diminution spectaculaire des budgets militaires, donc l'obligation pour les marins de "réduire la voilure" en renonçant à une partie de leur flotte.

Même aux États-Unis - cet Eden d'abondance - l'US Navy doit à présent se séparer  d'un nombre incalculable de bâtiments, y compris de la quasi-totalité de ses propres cuirassés et de la plus grande partie de ses porte-avions qui, dans le meilleur des cas, vont  être mis sous cocons mais, bien souvent, simplement confiés à l'implacable chalumeau des démolisseurs : entre septembre 1945 et juin 1950, le nombre de porte-avions américains va ainsi passer de 98 à... 15 !

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Quand on pense aux trésors d'ingéniosité, aux interminables et dangereuses heures de plongée des scaphandriers (presque tous Hawaïens), aux innombrables heures de travail qu'il avait fallu aux ingénieurs et ouvriers navals pour redresser , étancher, pomper et remettre en état presque tous les cuirassés américains (assez démodés) bombardés et coulés à Pearl Harbour (sans parler du renflouage acrobatique du Lafayette, ex Normandie saisi par les américains , stupidement incendié par eux dont ils ont longtemps espéré faire un porte avions ou un transport de troupes)...On mesure l'absurdité des guerres...

Et que dire de la démentielle foire à la ferraille de l'atoll de Bikini ...? certes le cours de la ferraille a du chûter à la fin des hostilités, mais il y avait quand même de gros besoins d'acier pour reconstituer les flottes de commerce et rebâtir les ponts détruits par la guerre...