samedi 2 novembre 2013

3893 - pour quoi faire ?

... 1943

L'idée du Vanguard, rappelons-le, ne s'était imposée qu'une fois l'Amirauté britannique arrivée à la conclusion qu'aucun des six cuirassés de la classe Lion ne pourrait entrer en service avant 1944 ou 1945.

Le Vanguard n'était donc qu'un "plan B", accepté faute de mieux et surtout avec la conviction qu'en utilisant un maximum de pièces déjà existantes - en particulier l'armement - et en modifiant légèrement des plans eux aussi existants - ceux du Lion - on parviendrait à gagner quelques années et à offrir ainsi à la Royal Navy un nouveau cuirassé dont elle semblait avoir un urgent besoin (1)

Mais en raison des aléas et des pénuries dus à la guerre, et surtout des atermoiements de l'Amirauté elle-même, qui ne cesse d'exiger de nombreuses modifications, l'échéancier de mise en service du Vanguard rejoint à présent celui de la défunte classe Lion !

A quoi bon dès lors en poursuivre la construction, surtout si l'on considère qu'en trois ans, l'utilité de ce genre de bâtiments a dramatiquement chuté.

Aux États-Unis, la construction des cinq Montana de 66 000 tonnes et douze canons de 406mm, déjà suspendue depuis mai 1942, est formellement abandonnée en juillet 1943 au profit de la construction de nouveaux porte-avions.

Et même la classe précédente des Iowa n'échappe aux coupures : sur les six navires commandés, quatre seulement entreront finalement en service, mais avec beaucoup de retard, avant la Capitulation japonaise, tandis que les deux derniers demeureront à jamais inachevés...

(1) après la perte de ses huit cuirassés ancrés à Pearl Harbor, l'US Navy envisagea elle aussi semblables mesures d'urgence, et notamment le rachat au Chili du vieux dreadnought Almirante Lattore, construit en Grande-Bretagne et entré en service en 1915 sous le nom de HMS Canada


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