... en temps de guerre, toutes les marines de monde avaient depuis longtemps pris l'habitude d'armer de simples cargos, les transformant ainsi en croiseurs auxiliaires, voire même en raiders capables d'opérer seuls - et avec succès - contre le trafic maritime de l'adversaire.
Après le Catapult Aircraft Merchantman (CAM) qui consistait à boulonner une catapulte surmontée d'un chasseur périmé à l'avant d'un cargo, l'étape suivante fut tout bonnement de raser toutes les superstructures d'un cargo pour y installer ensuite un étroit pont d'envol en bois sur toute la longueur de sa coque, le transformant ainsi en Merchant Aircraft Carrier (MAC).
Comme les CAM, les MAC, anciens pétroliers ou céréaliers, demeuraient capables d'emporter leur charge marchande traditionnelle, ce qui aurait pu passer pour un avantage mais s'avérait en réalité un grave inconvénient puisque l'absence d'ascenseur, et aussi d'un véritable hangar pour avions, limitait leur capacité d'emport à trois ou quatre biplans Swordfish, généralement transportés sur le pont et à l'air libre.
Comme les CAM, les MAC étaient capables de rendre divers services mais ne pouvaient en aucune manière se substituer à un vrai porte-avions, ce pourquoi la solution du "bébé porte-avions", plus communément appelé "porte-avions d'escorte" ne tarda pas à s'imposer, en particulier en Grande-Bretagne où, début 1941, on avait d'ailleurs commencé à transformer le Hannover, un cargo allemand capturé en mars 1940, en un porte-avions d'escorte, l'Audacity, capable d'emporter une demi-douzaine d'aéronefs qui, faute de hangar et d'ascenseur, devaient hélas encore être transportés sur le pont.
La carrière de l'Audacity n'avait hélas duré que quatre mois mais, avant son torpillage, le 21 décembre 1941, un de ses Grumman Martlet (1) avait néanmoins eu le loisir d'abattre un rare et précieux Focke-Wulf 200 allemand, ouvrant ainsi la voie à de nombreuses conversions du même genre...
(1) le Martlet était la version britannique du Grumman Wildcat
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