jeudi 15 août 2013

3814 - rester à l'ancre

... constamment menacés par les cuirassés, les sous-marins et les bombardiers britanniques s’ils se risquaient en mer, les grands prédateurs de la Kriegsmarine furent tout bonnement contraints de ne jamais quitter leurs fjords norvégiens, et d'y rouiller à l’ancre.
 

Et les rares fois où ils se hasardèrent à en sortir, leurs mâchoires ne se refermèrent de toute manière que sur le vide, avec pour seules issues une fuite éperdue ou alors un complet anéantissement, comme celui subi par le croiseur de bataille Scharnhorst, coulé avec tout son équipage au large du Cap Nord le 26 décembre 1943, alors qu’il tentait de s’en prendre au convoi JW-55B (1).

Au fil des mois, cette inactivité forcée, et cette totale absence de résultats, contribuèrent naturellement à démoraliser officiers et marins,... mais aussi à irriter Hitler qui, en bon fantassin, et en dehors des inévitables cérémonies de lancement hautement médiatisées qu’il avait présidées dans l’avant-guerre, ne s’était jamais vraiment intéressé à ces navires géant, gros consommateurs d’acier comme de main d’oeuvre et de mazout.

A maintes reprises, le Führer avait d'ailleurs menacé d’expédier les dits navires à la ferraille, mais s’était toujours ravisé à la dernière minute, bien moins convaincu cependant par les protestations de ses amiraux consternés que par les difficultés pratiques, et le sérieux coup au prestige, qu’aurait fatalement représenté pareil démantèlement.

A une occasion pourtant, le Maître du Troisième Reich fut véritablement sur le point de passer à l’acte, tant il était ulcéré par l’attaque manquée contre le convoi JW-51B, plus connue sous le nom de...

... Bataille de la Mer de Barents

(1) Saviez-vous que... Auf einem seemannsgrab da blühen keine rosen

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