vendredi 9 août 2013

3808 - cherche port, désespérément

... octobre 1944

Depuis leur Débarquement en Normandie, et surtout depuis la réussite de l'Opération Cobra (1) qui, fin juillet, leur a permis de s'affranchir du bocage normand et de se répandre en France, les Alliés sont confrontés à un gigantesque problème logistique : acheminer depuis l'Angleterre les troupes, les tanks, les camions, les munitions, les approvisionnements et bien entendu l'essence indispensables à la poursuite des opérations.

Début août, les forces américaines disposaient ainsi "de 9 jours d'avance pour les munitions, de 16 jours pour l'essence. (...) A J+98 (12 septembre 1944), les armées atteignaient en effet une ligne qu'elles auraient dû atteindre à J+350. 260 jours de campagne avaient ainsi été concentrés en 19. Cette avance frénétique accrut la consommation des unités. La 1ère Armée américaine brûla à elle seule, le 24 août, 3 552 626 litres de carburant et, à la fin août, les réserves étaient à sec. La 1ère Armée ne disposait que de 0.31 jour pour l'essence, la 3ème de 0.007 jour" (2)

Car, de la Normandie au Front, la distance dépasse à présent les 500 kms, à parcourir presque exclusivement sur de mauvaises routes, le réseau ferroviaire ayant été presque totalement détruit.

Pour ne rien arranger, l’essentiel du ravitaillement allié est toujours déchargé au port artificiel d’Arromanches, ou simplement déposé sur les plages après échouage volontaire à marée basse de cargos que la mer reprend à marée haute, deux méthodes qui, malgré tous les efforts déployés, ne parviennent plus à satisfaire la demande.

Il y certes Cherbourg (que les Américains ont commencé à remettre en service début août) et aussi Marseille (capturé à la fin du même mois et dans la foulée du Débarquement en Provence), mais comme ces deux ports sont situés encore plus loin du Front, le problème du transport jusqu’aux unités combattantes reste entier.

L’idéal, en fait, serait de disposer d’un véritable port en eau profonde, à la fois proche de la Grande-Bretagne et du nouveau théâtre des opérations....

(1) Saviez-vous que... Un Jour si long
(2) Wievioka, Histoire du Débarquement de Normandie, page 345

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