Pour le Warspite comme pour la plupart des navires de la Grand Fleet qui n'ont plus fait grand-chose depuis la Bataille du Jutland deux ans auparavant, pour tous ceux-là, cette journée du 21 novembre 1918 marque assurément le jour de gloire : celui où ils vont escorter leurs adversaires de la Hochseeflotte allemande jusqu'à leur lieu d'internement à... Scapa Flow !
Et la plupart des dits adversaires sont là, en ce compris le Bayern (1) - premier vrai "super-dreadnought" allemand comparable au Warspite.
Au total, ce ne sont pas moins de 74 bâtiments de guerre, dont 16 cuirassés et croiseurs de bataille, qui vont ainsi se retrouver au nord de l'Écosse, à attendre le sort que leur réservent leurs vainqueurs.
Au total, ce ne sont pas moins de 74 bâtiments de guerre, dont 16 cuirassés et croiseurs de bataille, qui vont ainsi se retrouver au nord de l'Écosse, à attendre le sort que leur réservent leurs vainqueurs.
Et les dits vainqueurs ne sont nullement pressés de se mettre d'accord : les semaines, puis les mois s'écoulent sans que les équipages allemands, de moins en moins nombreux (2) et de plus en plus démoralisés, n'entrevoient la fin de leur ennui.
Tuant le temps comme ils le peuvent, en ce compris en péchant à la ligne (!), ces marins oubliés vont même devoir attendre jusqu'au 21 juin 1919 avant que leur parvienne un nouvel ordre : celui du sabordage, un sabordage général et grandement facilité par la nonchalance des Britanniques eux-mêmes qui, au final, ne parviendront à sauver du naufrage qu'un seul cuirassé (3), le Baden, utilisé comme bateau-cible jusqu'en 1921...
(1) retenu par les Britanniques pour un examen détaillé, son jumeau Baden ne rejoindra Scapa Flow que le 9 janvier 1919
(2) d'environ 20 000 hommes en novembre 1918, les effectifs totaux étaient passés à moins de 5 000 six mois plus tard
(3) sur les quinze cuirassés et croiseurs de bataille sabordés à Scapa Flow, douze seront néanmoins renfloués, et immédiatement ferraillés entre 1927 et 1939
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