vendredi 19 avril 2013

3696 - ... refusé par les équipages

... novembre 1918

Mais les marins allemands, eux, ne partagent nullement l'objectif et la volonté de leur commandant-en-chef, et perçoivent son initiative comme un risque de voir torpillés les pourparlers d'Armistice plutôt que comme un moyen de leur offrir une issue plus favorable à l'Allemagne.

Connaissant par avance le résultat d'une telle bataille, ils n'ont d'autre part aucune envie - et qui les en blâmerait - de devenir les derniers morts des dernières heures de la guerre !

Alors, le 24 octobre 1918, quand l'ordre de se tenir prêt à l'appareillage parvient à Wilhemshaven, les dits marins commencent-ils à déserter en masse. Dans la nuit du 29, les équipages de plusieurs cuirassés se mutinent, refusent de lever l'ancre et sabotent divers équipements de bord, forçant le Haut-Commandement à disperser les navires et, in fine, par annuler la sortie prévue.

Le 3 novembre, la rébellion gagne les rues de Kiel et du reste de l'Allemagne. Deux jours plus tard, le drapeau rouge s'en vient remplacer l'aigle impérial sur la plupart des navires de guerre ancrés à Wilhemshavem.

Encore quelques jours, et voilà le Kaiser lui-même contraint à abdiquer puis à chercher refuge aux Pays-Bas (1)

Le 11 novembre, la signature de l'Armistice, dans la forêt de Compiègne, met à la fois fin à la guerre et à la marine allemande qui, comme Scheer (2) le craignait  va purement et simplement être livrée à son vainqueur...

(1) exilé au Pays-Bas, Guillaume II y décéda d'une embolie pulmonaire le 3 juin 1941, à l'âge de 82 ans. Son mausolée hollandais constitue, aujourd'hui encore, un lieu de pélerinage chez de nombreux monarchistes allemands
(2) admis à la retraite, Rheinhard Scheer écrivit ses mémoires et décéda le 26 novembre 1928, à l'âge de 65 ans. Cinq ans plus tard, il prêterait son nom à un Panzerschiff de la Reichsmarine.

Aucun commentaire: