samedi 13 avril 2013

3690 - un étrange bilan

... au Jutland, les deux commandants-en-chef - Scheer d'un côté et Jellicoe de l'autre - avaient donc été contraints de mener un combat qu'ils n'avaient pas du tout prévu de mener, un combat au cours duquel ils avaient tous deux commis de fort nombreuses erreurs, et un combat dont l'issue s'était jouée bien davantage sur le hasard et la chance que sur leurs qualités militaires respectives.

Encore ce combat épique entre deux énormes flottes cuirassées, cet authentique "Choc des Titans" que chacun appréhendait, ou espérait, depuis le début de la guerre, encore celui-ci avait-il essentiellement mené par leurs subordonnés - Hipper côté allemand et Beatty côté britannique - et surtout par des navires - des croiseurs de bataille - qui, à la différence des cuirassés, n'avaient jamais été conçus pour servir dans des batailles rangées et avaient donc de ce fait subi de gros dommages et surtout des pertes totalement disproportionnées (1), puisque quatre croiseurs de bataille sur les quatorze engagés avaient finalement été envoyés par le fond contre... zéro cuirassé sur quarante-quatre !

Mais le plus étonnant, c'est que ce gigantesque combat naval s'était en fait terminé en véritable... queue-de-poisson, laissant à chaque adversaire la possibilité de rentrer chez lui pour panser ses plaies et, surtout, pour s'y proclamer vainqueur sans que les historiens soient en mesure, même un siècle plus tard, de trancher définitivement le débat en faveur de l'un ou l'autre camp...
(1) Encore le triste bilan des croiseurs de bataille aurait-il été bien plus grave si les obus britanniques, et particulièrement les 380mm du Warspite et de ses trois jumeaux, n'avaient pas été défectueux au point de se briser le plus souvent contre les blindages allemands sans parvenir à les transpercer...



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