Mais alors que les croiseurs de bataille allemands sont sur le point de succomber, leurs torpilleurs se ruent soudain à l'attaque, s'approchant avec une audace folle à moins de 7 000 mètres avant de lancer leurs projectiles.
Six d'entre eux sont mis hors de combat, un septième coupé en deux par un seul obus, mais une trentaine de torpilles convergent vers la ligne des cuirassés britanniques.
Pour échapper à une torpille qui fonce dans votre direction, la meilleure - et à vrai dire la seule - solution est de virer de bord et de prendre un cap parallèle à sa trajectoire, en ne lui présentant ainsi que la plus petite surface possible - proue ou poupe - que l'engin n'a aucune chance de frapper à moins d'un coup vraiment heureux.
Sur la passerelle de l'Iron Duke, Jellicoe ordonne donc d'abattre de 45 degrés, ce qui est amplement suffisant, mais, au lieu de le faire vers la droite, c-à-d par la proue et vers les Allemands , il décide de le faire vers la gauche, c-à-d par la poupe et dans la direction opposée à ceux-ci !
Aucune torpille ne touche mais, à 19h45, lorsque l'amiral britannique ordonne de remettre le cap au sud-ouest, les navires allemands - qui comme nous l'avons vu ont fait demi-tour - lui ont repris plus de 4 000 mètres et sont à présent hors de portée.
Comme l'écrira un historien britannique, "Vingt-huit torpilles et la ferme détermination de ne faire courir aucun risque à sa flotte de ligne, venaient de dérober à Jellicoe le pouvoir de remporter une victoire décisive" (1)
(1) cité par Jacques Mordal, 25 siècles de Guerre sur Mer, tome 2, page 112
1 commentaire:
Récit palpitant, le mode feuilleton est parfait !!
Publier un commentaire