Ayant complètement raté le début de l'engagement, le Warspite et les trois autres Queen Elizabeth s'efforçaient depuis de longues minutes de rallier leurs camarades.
Peu après la tragique disparition de l'Indefatigable, les voici enfin arrivés à extrême portée de tir, ce dont profite immédiatement le Barham, lequel décoche un 380mm qui atteint le Von der Tann sous la flottaison et lui fait embarquer 600 tonnes d'eau.
Les Queen tirent bien, et bien mieux que les croiseurs de bataille, mais leurs projectiles de 380, qui n'ont jamais été éprouvés au combat, sont défectueux et se contentent le plus souvent d'exploser sur les blindages allemands sans réussir à les transpercer, ce qui permet donc à Hipper et à ses navires, qui luttent à présent à cinq contre neuf, d'échapper à l'anéantissement.
Mieux : à 16h25, sous l'effet des tirs conjugués du Seydlitz et du Derfflinger, c'est le Queen Mary qui disparaît à son tour dans une explosion formidable ne laissant qu'une vingtaine de survivants sur un équipage de près treize cents hommes !
Une minute plus tard, une immense gerbe d'eau enveloppe le Princess Royal. Un signaleur se précipite sur la passerelle du Lion qui, bien que fortement endommagé, a repris son poste sur la ligne britannique.
"Sir, la Princess Royal a sauté !", s'exclame-t-il.
Calmement, Beatty se tourne vers son capitaine de pavillon et se contente d'un commentaire au flegme très britannique : "Il semble, Chatfield, qu'il y ait quelque chose qui n'aille pas avec nos foutus bateaux"
Il ne croit pas si bien dire...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire