Sur la passerelle du Lützow, Hipper ne s'attendait certes pas à voir arriver les croiseurs de bataille britanniques aussi rapidement, mais comme il sait que Scheer et ses cuirassés ne sont qu'à quelques dizaines de kilomètres en arrière de lui, il ne lui reste plus qu'à faire demi-tour et à abattre maintenant plein sud afin que le piège conçu par son commandant-en-chef puisse se refermer sur les Anglais.
Sur la passerelle du Lion, Beatty n'a donc d'autre choix que de mettre lui aussi cap au sud, et d'engager le combat jusqu'à ce que Jellicoe et ses propres cuirassés soient en mesure de venir lui prêter main-forte.
Par une étrange ironie, les deux amiraux rivaux partagent donc le même cap, le même objectif mais aussi, et surtout, la même ignorance : aucun des deux ne soupçonne en effet la présence dans les parages de toute la flotte cuirassée de l'adversaire !
Pour l'heure, chaque camp s'efforce simplement de manœuvrer de manière à se présenter parallèlement l'un à l'autre, c-à-d avec la possibilité d'utiliser toutes ses tourelles - donc toute sa puissance de feu - en même temps.
Mais les ronds dans l'eau exécutés à pleine vitesse par ces onze mastodontes d'acier, et par leurs flottilles de croiseurs légers et de torpilleurs respectifs, ont immédiatement pour effet de couvrir la mer d'effrayants nuages de fumée qui vont singulièrement compliquer le travail des canonniers...
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