... libérée de toute contrainte légale par l’Anglo-German Naval Agreement du 18 juin 1935, la Kriegsmarine va donc pouvoir construire tous les navires qu’elle veut,... ou plus exactement sans autres limites que celles de son industrie pour les fabriquer, et de son économie pour les financer : si le Hipper, premier croiseur lourd d’une classe de cinq navires identiques, est mis sur cales à peine trois semaines plus tard (!), et les cuirassés Bismarck et Tirpitz en juillet et novembre de l’année suivante, tous les navires ultérieurs, bien que prévus et commandés, seront démolis sur cales, ou tout simplement annulés, dès le déclenchement des hostilités, le Reich, occupé à conquérir toute l’Europe, ayant en effet des priorités bien plus urgentes...Mais cet accord aberrant - qu’Hitler dénoncera d’ailleurs en avril 1939 (!) - vient aussi de donner un nouveau coup d’accélérateur à une course au réarmement naval entamé dès la mise en service du Deutschland en avril 1933.
Qu’elles soient française, italienne, japonaise, américaine ou même... britannique, toutes les marines soucieuses de "tenir leur rang" n’ont en effet d’autre choix que de se lancer à leur tour dans de vastes, et ruineux, programmes de constructions nouvelles : répliques aux Scharnhorst et Gneisenau allemands (1), les cuirassés français Richelieu et Jean Bart, premiers d’une série de quatre (2) sont ainsi mis sur cales en octobre 1935 et décembre 1936, et les cinq cuirassés britanniques de la classe King George V, à partir de janvier 1937.La guerre n’est désormais plus qu’une simple question de temps...
(1) qui étaient eux-mêmes répliques aux Dunkerque et Strasbourg français... répliques aux trois Panzerschiff allemands !
(2) seuls les deux premiers seront finalement construits
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