... Londres, 18 juin 1935.Depuis l’accession d’Hitler au Pouvoir, en janvier 1933, les puissances européennes n’ont cessé de jouer l’apaisement dans l’espoir - vain, comme l’Histoire le démontrera - qu’en offrant au Reich ce qui lui tient le plus à cœur, et notamment une révision du diktat naval de Versailles, on parviendra ainsi, comme le dira un jour le Premier Ministre Chamberlain, à "préserver la paix pour notre génération".
A Londres, le 18 juin 1935, la Grande-Bretagne va même unilatéralement donner satisfaction au Reich, en lui permettant de détenir une flotte de surface équivalente à 35% du tonnage de la Royal Navy, et même à 45% dans le domaine des sous-marins !
Sur le plan pratique, et s'agissant des navires de surface, cet Anglo-German Naval Agreement (AGNA) est de peu d’importance : contrairement à son homologue de 1914, la Kriegsmarine de 1935 ne dispose en effet que d’une capacité offensive ridicule - essentiellement deux Panzerschiff de 10 000 tonnes (1) - et il lui faudrait bien une décennie d’efforts continus et intensifs avant d’atteindre les "35%" prévus par cet accord.
Sur le plan symbolique, en revanche, le dit accord est un clou supplémentaire planté dans le cercueil des démocraties européennes : en un trait de plume, la Grande-Bretagne vient en effet d’enterrer à la fois le Traité de Versailles de 1919, le Traité de Washington de 1922, et même la sacro-sainte "entente cordiale" avec la France, laquelle n’a même pas été consultée à cette occasion !
(1) le troisième, le Graf Spee, n’entrera en service qu’en janvier 1936
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