lundi 12 novembre 2012

3538 - ils étaient deux croiseurs-cuirassés...

... octobre 1907

Prussiens tous les deux, et généraux de surcroît, Gerhard Johann von Scharnhorst (1755-1813) et August Neidhardt von Gneisenau (1760-1831) ont combattu Napoléon, et exercé une influence si profonde sur l’armée prussienne et ses institutions qu’en 1905, la Kaiserliche Marine a décidé de leur rendre hommage en donnant leur nom aux deux navires de sa nouvelle classe de croiseurs spécialement conçus pour le service outre-mer.

Avec leurs 12 000 tonnes, leurs 8 canons de 210mm (mais aussi 6 de 150 et 18 de 88mm !), et leur léger blindage, les Scharnhorst et Gneisenau correspondent alors à l’idée que l’on se fait d’un "croiseur-cuirassé", soit un bâtiment capable d’opérer seul à grande distance, de servir d’éclaireur à la flotte, de surclasser facilement, grâce à son blindage et son puissant armement, tous les destroyers et torpilleurs contemporains, et même, avec une vitesse de pointe d’environ 23 nœuds, d’échapper à un éventuel cuirassé.

Mis en service en octobre 1907, le Scharnhorst est expédié deux ans plus tard en Extrême-Orient, et plus précisément à Tsingtao (aujourd’hui Qingdao), ville portuaire que le gouvernement chinois a été contraint de concéder à l’Allemagne une décennie auparavant.

Le Gneisenau l'y rejoint l'année suivante, formant avec lui l’ossature de l’Ostasiengeschwader, ou "escadron d’extrême-orient", soit la force navale que l’Allemagne entretient en Asie,... peu de choses au demeurant, puisqu’au déclenchement de la Première Guerre mondiale, la dite force ne comprend toujours, en plus des deux navires précités, que quatre croiseurs légers d’environ 3 000 tonnes et armés de modestes pièces de 105mm, ainsi qu'une poignées de petites canonnières, autant dire rien pour affronter à la fois Britanniques, Australiens et même Japonais !

Aucun commentaire: