vendredi 9 novembre 2012

3535 - d'atout relatif à charge extravagante

... tout au long de l’année 1942, et au moins jusqu’au début de 1943, la présence du Tirpitz en Norvège mobilisait une part aussi disproportionnée qu'indue des ressources aériennes et surtout navales des Britanniques, ce qui, pour une Allemagne sur le point de s’emparer de Malte et d’Alexandrie, pouvait être vu comme une victoire et valait sans doute de dépenser force Reichsmarks dans l’entretien et les réparations d’un cuirassé qui, à part dans le rôle d’épouvantail - ou devrait-on dire "d’aimant à moyens ennemis" ? - n’était plus utile à rien d’autre.

Mais au début 1944, les ambitions s’étaient toutes envolées, la Méditerranée était définitivement perdue, et avec la réussite du Débarquement de Normandie, en juin, les moyens que la Grande-Bretagne maintenait encore pour monter la garde devant les côtes de Norvège ne représentaient plus grand-chose pour elle, et n’auraient de toute manière pu servir que dans le Pacifique,... où l’Allemagne n’avait aucun territoire à conquérir ou à défendre.

A contrario, le Tirpitz, de plus en plus malmené par le Temps et les bombardements, était quant à lui devenu une charge extravagante pour un Troisième Reich désormais contraint d'économiser la moindre goutte de carburant pour encore faire rouler ses Panzer et voler ses Messerschmitt, mais forcé d'en brûler des milliers de litres pour acheminer, sur de voraces destroyers, les équipements et pièces de rechange indispensables à ses réparations; pour un Troisième Reich maintenant obligé de recruter ses soldats chez les adolescents allemands ou les musulmans albanais (!), mais continuant d'en entretenir des milliers d'autres, adultes et authentiquement aryens, à des milliers de kms de la guerre, au fond d'un fjord norvégien sans le moindre intérêt militaire...

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