
A l’aube du 8 septembre, la force de combat allemande a donc entrepris le pilonnage des côtes du Spitzberg, aplatissant les villages - inhabités depuis deux ans - de Longyearbyen et de Barentsburg sous un véritable déluge d’obus de tout calibre
Comme pour se venger de mois d’inaction et d’humiliations, le seul Tirpitz va ainsi déverser la bagatelle de 52 obus de 380mm et 82 obus de 150mm, qui constituent par ailleurs ses premiers - mais aussi ses derniers (1) - tirs offensifs de la guerre !
Pour mettre les petits plats dans les grands, et donner à cette opération les allures d’une véritable épopée, les Allemands vont même débarquer plus de 600 fantassins du 349 Régiment d’Infanterie, lesquels souffriront bien davantage des tirs de leurs propres bâtiments de guerre que de la résistance, symbolique, des quelque 200 hommes de la garnison norvégienne et de ses deux minuscules canons de 76mm !

Avec une dizaine de tués, pour la plupart par leur propre artillerie, les pertes allemandes sont insignifiantes, ce qui permet dès lors à la Kriegsmarine de parler d’une grande victoire.
Une victoire sans la moindre opposition et surtout sans lendemain - puisque les Alliés, personne n’en doute, ne tarderont pas à renvoyer une garnison sur l’île et à y réinstaller une station météo - mais une victoire tout de même, et une victoire qui vient à point nommé pour redonner un peu de moral à l’équipage du Tirpitz dont la joie, pourtant, sera de courte durée...
(1) en 1944, les canons de 380mm du Tirpitz allaient également tirer quelques obus de 380mm à fragmentation contre les bombardiers britanniques
(2) ces survivants seront secourus et évacués le 19 octobre suivant par le croiseur américain Tuscaloosa qui, protégé par un porte-avions et par le cuirassé britannique Anson, allait débarquer un corps expéditionnaire à Barentsburg et y établir une nouvelle station météo.
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