samedi 14 juillet 2012

3417 - la fille de l'air

... comme le déclenchement de Rösselsprung est entièrement subordonné à l'absence de tout porte-avions capable de s'en prendre au précieux cuirassé Tirpitz, il est donc urgent d'attendre, ou plus exactement de se donner le temps d'obtenir de meilleures informations sur les véritables moyens dont disposent les Britanniques, et en particulier sur ce mystérieux "deuxième porte-avions" qu'aurait aperçu un appareil de reconnaissance de la Luftwaffe.

Mais en agissant de la sorte, on risque aussi de permettre au convoi de se retrouver hors de portée, ce pourquoi, vers 16h00, Carls demande-t-il à Raeder, à Berlin, de permettre au moins au Tirpitz et à l'Admiral Hipper de quitter leur actuel abri du Vestfjord pour s'en aller rejoindre l'Admiral Scheer dans l'Altenfjord (1) afin "de ne pas perdre de temps si - et quand - l'ordre d'attaque sera finalement donné" (2)

Encore faudrait-il que Raeder se sente le courage de donner pareil ordre sans en avoir préalablement reçu l'autorisation du Führer...

Or le Führer n'est pas joignable ! Après avoir rejoint son traditionnel Q.G. poméranien de Rastenburg (3), et alors qu'il sait pourtant le déclenchement de Rösselsprung imminent, il a en effet décidé de jouer la fille de l'air ou plus exactement de s'envoler, vers 04h00, en visite d'inspection auprès du Groupe d'Armées Sud, à Poltava (Ukraine)

A se demander si Hitler tient réellement à lancer le Tirpitz à l'attaque du PQ-17...

(1) le "groupe Lützow" étant de 4 à 5 nœuds plus lent que le "groupe Tirpitz", il était à l'origine prévu de positionner celui-ci plus loin dans le Nord, dans l'Altenfjord, puis de lancer séparément les deux groupes sur le PQ-17
(2) Irving, op cit, page 75
(3) depuis le début de la guerre, Hitler fuyait Berlin - et la population allemande - et partageait la quasi-totalité de ses journées entre sa résidence bavaroise de Berchtesgaden et la "Wolfschanze" de Rastenburg, dont l'ambiance monacale et presque entièrement masculine lui rappelait "les meilleurs moments de sa vie", lorsqu'il servait comme estafette sur le Front, lors de la Première Guerre mondial
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