Depuis le début de la traversée du PQ-17, le brouillard n'a pas cessé de jouer de vilains tours aux deux belligérants.
Et la situation n'est certes pas prête de s'arranger, côté allemand du moins : si l'appareillage du Tirpitz et de l'Admiral Hipper, effectué dans la soirée du 2 juillet, s'est finalement déroulé sans encombre, trois de leurs destroyers d'accompagnement (1), piégés quelques heures plus tard par la brume et les eaux traîtresses des côtes norvégiennes, ont stupidement accroché leurs hélices sur des rochers submergés, s'infligeant des dommages suffisants pour les contraindre à faire demi-tour.
Mais le problème le plus grave est survenu au Lützow aux premières heures du 3 juillet : lui aussi victime de la brume peu après son appareillage de Narvik, le Panzerschiff s'est carrément échoué sur un haut-fond, s'occasionnant de tels dégâts que l'amiral Kummetz n'a eu d'autre choix que de transférer son commandement sur l'Admiral Scheer. puis de renvoyer le malheureux Lützow à Narvik avant qu'il ne s'en reparte en Allemagne pour des réparations qui s'échelonneront jusque fin octobre !
Du coup, voilà la flotte de surface allemande privée du quart de sa puissance de feu avant-même d'avoir tiré un seul obus !
A Berlin, le grand-amiral Raeder, mis au courant de ces tristes nouvelles dans la matinée, prend néanmoins l'affaire avec philosophie, soulignant, comme pour se rassurer lui-même en sachant qu'il devra bientôt rassurer Hitler, que les dits incidents, bien qu'assurément "regrettables", n'auront "aucune influence" sur le déroulement de l'Opération Rösselsprung.
Il ne croit pas si bien dire...
(1) destroyers Hans Lody, Karl Galster et Theodor Riedel
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