Pour le PQ-17, la traversée a d'emblée mal commencé puisqu'en pleine brume, le Richard Bland, un 7 000 tonnes américain, s'échoue sur les rochers alors qu'il vient à peine de sortir de Hvalfjord, s'occasionnant des dommages suffisants pour le contraindre à rentrer au port (1).
Et la brume n'a certes pas fini de provoquer dégâts aux navires et maux de têtes aux marins : à l'aube du 29 juin, le convoi se retrouve en effet au beau milieu d'un banc de glaces flottantes qui endommage quatre cargos dont l'un, l'Exford, un 5 000 tonnes américain, n'a d'autre choix que de rebrousser chemin à son tour et de retourner en Islande.
Mauvais début assurément.
Mais après la brume et la glace, une autre menace pèse à présent sur le PQ-17 : à bord de plusieurs navires, les marins commencent en effet à s'inquiéter du manque de munitions pour les armes de bord, ce qui est tout de même un comble puisque la plupart d'entre eux sont littéralement bourrés de balles et d'obus de tout calibre destinés à l'URSS !
Sur le Troubadour, un 6 000 tonnes battant pavillon panaméen, l'équipage américain a recours au bon vieux "système D" : avisant les tanks M3 parqués sur le pont, les marins décident tout simplement d'en briser les scellés et d'en charger canon et mitrailleuse avec les munitions trouvées dans les cales du navire, après en avoir là encore fracturé les caisses !
(1) rescapé involontaire du PQ-17, le Richard Bland sera néanmoins coulé le 10 mars 1943 par un sous-marin allemand, alors qu'il faisait partie du convoi RA-53
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