Le Tirpitz au mouillage (tableau de Michel Guyot) |
Au plan tactique, le commandement de Rösselsprung est en principe l'affaire du contre-amiral Otto Schniewind, qui a hissé sa marque sur le Tirpitz, mais les sous-marins, qui pourraient éventuellement pallier les insuffisances de l'Aviation en matière de renseignements, les sous-marins ne dépendent pas de lui mais bien de l'amiral Hubert Schmundt, dont le Q.G. est à Narvik.
Schmundt ne relève pour sa part que de l'amiral Rolf Carls, lequel est également le supérieur de Schniewind et le chef de tout le Groupe Naval Nord, ce qui, en principe, devrait donc faciliter les choses... n'était le fait que Carls ne se trouve pas sur le terrain, en Norvège, mais bien dans ses bureaux de Kiel, en Allemagne.
Encore Carls ne peut-il rien ordonner sans en référer préalablement au grand-amiral Raeder, à Berlin, lequel, avant d'autoriser l'appareillage de la flotte - et en particulier du Tirpitz ! - devra de toute manière obtenir l'accord formel d'Hitler lui-même, en sa résidence de Berchtesgaden !
Car le Führer, rappelons-le, ne veut pas de pertes et, avant de donner son accord de principe à Raeder, le 15 juin, il a exigé de conserver la haute-main sur toute l'opération, et donc la possibilité de tout annuler à tout moment s'il estime que la sécurité du Tirpitz est menacée.
Et comme personne, du haut en bas de l'échelle de commandement, ne tient à être celui qui lui annoncera la perte de son précieux cuirassé, autant dire que personne non plus ne tient véritablement à le faire sortir de son fjord...
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