En ce 15 juin 1942, c'est au Berghof, la luxueuse résidence d'Hitler à Berchtesgaden, que le grand-amiral Raeder est venu quémander l'autorisation de lancer Rösselsprung, soit la grande opération navale destinée à anéantir le convoi PQ-17.
Schématiquement, l'affaire se présente ainsi : de Trondheim (Tirpitz, Admiral Hipper) et de Narvik (Lützow, Admiral Scheer), les quatre navires allemands et leurs bâtiments d'escorte vont lever l'ancre dans le plus grand secret et se donner tous rendez-vous dans l'Altenfjord, à proximité du Cap Nord, où, à l'abri des regards indiscrets, ils vont tranquillement attendre que la Luftwaffe leur indique et la présence du convoi et l'absence de navires de surface anglo-américains.
Ces indispensables renseignements obtenus, ils se précipiteront ensuite à la curée, couleront autant de cargos que possible, puis battront en retraite avant l'arrivée de la Royal Navy.
Sur le papier du moins - mais n'anticipons pas - Rösselsprung n'a donc rien d'une affaire compliquée, mais c'est pourtant une affaire qui ne suscite aucun enthousiasme chez le maître de l'Allemagne, lequel il est vrai n'a jamais aimé le jeu d'échec (1)...
(1) Rösselsprung, ou "saut du cavalier" désigne précisément le mouvement du cavalier sur l'échiquier.
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