samedi 30 juin 2012

3403 - une collaboration aussi indispensable que difficile

... contrairement à la Royal Navy, ou à l'US Navy, la marine de guerre allemande n'a jamais pu, ni d'ailleurs vraiment voulu, se doter de sa propre aviation.

Pour la reconnaissance comme pour sa propre défense, elle est donc tributaire de la Luftwaffe, et plus précisément de la Luftflotte V qui, en Norvège, dispose de plus de 300 appareils de tout type... qu'elle est cependant fort peu encline à partager.

A Oslo, la Kriegsmarine entretient certes un officier de liaison au Q.G. du generaloberst Hans-Jürgen Stumpff, commandant de la Luftflotte V, mais il n'a aucun pouvoir.

De toute manière, Stumpff ne prend ses ordres que d'Hermann Goering, lequel ne fait rien sans en avoir d'abord reçu l'autorisation du Führer lui-même.

Il en résulte une rigidité et une lourdeur de commandement peu favorables à une saine collaboration et à une prise de décision rapide, ce qui, sur un terrain d'opérations aussi mobile que la mer, s'avère particulièrement préjudiciable.

A cela s'ajoute l'incompréhension, pour ne pas dire le mépris, des aviateurs à l'égard des "forteresses flottantes", qu'ils considèrent comme des monuments d'inutilité et se savent - tout comme d'ailleurs leurs adversaires britanniques et américains - en mesure de couler très facilement.

L'un dans l'autre, si la Marine a impérativement besoin des renseignements de l'Aviation pour être en mesure de faire sortir ses navires au moment opportun, l'Aviation, elle, se juge capable de faire bien mieux que la Marine, et n'entend certes pas lui servir de faire-valoir...

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