... à des latitudes et une période de l'année où le soleil ne se couche jamais un navire de guerre de la taille du Tirpitz, ou même du Lützow, relève de l'exploit, ou plutôt d'un vulgaire coup de chance qui ne saurait durer fort longtemps.
En mars, la présence du seul Tirpitz et de ses trois destroyers d'escorte avait d'ailleurs été détectée par l'Aéronavale britannique bien avant que ce dernier ne soit lui-même en mesure d'apercevoir le convoi PQ-12.
Avec trois à quatre fois plus de navires en mer en même temps (1), la force d'attaque allemande court donc bien davantage de risques d'être repérée rapidement, ce qui, une fois sa présence connue, entraînera à la fois la dispersion et la fuite éperdue du gibier, c-à-d des cargos, mais aussi l'arrivée à toute vapeur du ban et de l'arrière-ban de la Royal Navy, de ses cuirassés et surtout de ses porte-avions, contre lesquels - comme l'avait cruellement démontré la perte du Bismarck, même les énormes canons du Tirpitz ne pourront rien.
Le manque de mazout, mais aussi la propre sécurité des navires, imposent donc de ne sortir en mer qu'au tout dernier moment, et de n'y demeurer que le moins longtemps possible.
Pour la Kriegsmarine, toute l'affaire se résume en fait à repérer le convoi et surtout à en suivre constamment et fidèlement les moindres déplacements, en sorte de ne le frapper qu'à coup sûr et à l'instant le moins dangereux, ce qui, malheureusement pour elle, est bien plus facile à dire qu'à faire...
(1) aux navires précités s'ajoutent évidemment de fort nombreux destroyers d'escorte
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