... pour les Britanniques, la perte du destroyer Punjabi, et les dommages subis par son abordeur, le cuirassé King George V, n'étaient cependant pas le plus préoccupant : torpillé par un sous-marin le 30 avril, alors qu'il escortait le convoi QP-11 de retour de Mourmansk, le croiseur Edinburgh - un 13 000 tonnes de la classe Town - avait en effet dû être sabordé deux jours plus tard après une attaque de destroyers allemands, et autre croiseur de 8 000 tonnes, le Trinidad, avait subi le même sort deux semaines plus tard, à la suite d'un bombardement mené par plusieurs Junkers 88 de la Luftwaffe (1)
Sans même parler de la disparition du malheureux sous-marin polonais Jastrząb, que des destroyers britanniques avaient confondu avec un U-boot allemand (!), ni de celle de trois cargos du PQ-15, victimes d'autres bombardiers allemands, ces pertes démontraient à l'évidence la très grande vulnérabilité des navires de surface si près des côtes de Norvège, et surtout de Bear Island (Bjørnøya,), île marquant l'entrée occidentale de la Mer de Barents.
"De manière inévitable, et à l'instar des Allemands, [constamment] handicapés par leur "complexe du porte-avions", les Britanniques, sous le choc de la perte de leurs deux bâtiments. allaient à leur tour être hantés par la sécurité de leurs croiseurs face aux attaques des sous-marins et des bombardiers allemands.
L'amiral Tovey alla jusqu'à recommander l'arrêt des convois jusqu'à ce qu'on soit en mesure de neutraliser les terrains d'aviation du Nord de la Norvège ou [au moins] jusqu'au retour des mois d'obscurité (2). "Si, pour des raisons politiques, les convois doivent être maintenus, il faut s'attendre, ajoutait-il, à subir des pertes importantes et sévères"" (3)
(1) victime le 29 mars du dysfonctionnement d'une de ses propres torpilles alors qu'il escortait le convoi PQ-13, le Trinidad s'en revenait lui aussi de Mourmansk
(2) sous ces latitudes, et à cette période de l'année, la nuit n'existe tout simplement pas
(3) Irving, op cit, page 13
1 commentaire:
Petit détail, le HMS Edinburgh transportait 4,5 tonnes de ...lingots d'or (le paiement partiel la Russie de Staline des fournitures militaires occidentales...)
Il faudra attendre les années 80 et les techniques de plongée avancées aux mélanges gazeux et les positionneurs Decca / Loran (ancètres des GPS) pour que les plongeurs de l'équipe Jessop récupèrent le magot par 256 M de fond dans les eaux glaciales de l'Océan Arctique (l'emploi de plongeurs avait été jugé plus décent sur cette épave classée tombeau militaire que l'habituel recours aux explosifs et à la drague)...on parle parfois de record financier en matière de sauvetage mais en fait la récupération de l'or du paquebot anglais Egypt par les italiens de l'équipe SORIMA (l'Artiglio 2) au large de la Bretagne est d'une toute autre ampleur (22 tonnes)
Publier un commentaire