... pour la Kriegsmarine, l'opportunité d'utiliser à nouveau ses grands navires allait se présenter dans la première semaine de mars 1942, à l'occasion du passage du convoi PQ-12 qui, sur son trajet, devait par ailleurs croiser la route du QP-8, s'en revenant à vide de Russie.
Le 5 mars, accompagné de trois destroyers, le cuirassé Tirpitz avait donc pris la mer... pour ne rien rencontrer du tout si ce n'est un misérable cargo russe et traînard du QP-8, que son escorte, ajoutant ainsi la honte à la misère, n'avait ensuite expédié par le fond qu'après qu'il soit lui-même parvenu à remplir les ondes de messages de détresse.
Et le résultat ne s'était pas fait attendre, puisqu'au matin du 9 mars, au lieu des cargos du PQ-12, c'étaient des biplans Fairey Albacore - preuves indubitables de la présence d'un porte-avions britannique - qu'avaient aperçu les guetteurs du Tirpitz !
Sans couverture aérienne, et avec un seul destroyer pour le protéger - les deux autres ayant dû rompre la formation pour se ravitailler en carburant - le cuirassé allemand avait toutes les chances de subir le même sort que son jumeau Bismarck l'année précédente, mais, malgré tous leurs efforts, les pilotes britanniques s'étaient finalement avérés incapables de placer une seule de leurs vingt-cinq torpilles sur le monstre qui, zigzaguant follement pendant neuf interminables minutes, avait réussi à tout esquiver !
Si le dit monstre était finalement rentré sain et sauf dans son fjord, l'affaire avait une fois de plus démontré que face à un porte-avions, même des navires aussi puissants que le Tirpitz n'étaient plus désormais que de vulgaires canards posés sur l'eau le jour de l'ouverture de la chasse...
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