... en lançant l’Opération Barbarossa – l’invasion de l’URSS – le 22 juin 1941, Adolf Hitler avait aussitôt précipité Joseph Staline dans les bras de Winston Churchill.
Si tout, et en particulier l’idéologie, séparait ces deux hommes, le second comprenait parfaitement l’impérieuse nécessité de venir en aide au premier : après tout, c’était maintenant Staline et le peuple soviétique qui supportaient l’essentiel de cette guerre.
Le problème, c’est que la Grande-Bretagne n’était pas, et n’avait d’ailleurs jamais été, une puissance terrestre : il faudrait des mois, sans doute des années, et de toute manière une aide massive des États-Unis – par ailleurs encore neutres – avant que les forces terrestres de Sa Majesté soient en mesure, à l’Ouest, d’ouvrir le "second Front" que Staline ne cessait de réclamer à cor et à cris.
Mais d’un autre côté, ne rien faire, outre de s’avérer moralement indéfendable, revenait à favoriser les desseins d’Hitler ou – pire encore – à convaincre Staline de rechercher une solution négociée avec le Führer lequel, une fois débarrassé de l’ours russe, ne manquerait pas ensuite de reporter toute sa colère contre le vieux lion britannique !
Dans l’immédiat, on pouvait du moins utiliser la Royal Air Force pour bombarder l’Allemagne, ce qui, à défaut d’être vraiment efficace (1), rassurerait au moins Staline sur la volonté britannique de continuer la lutte.
Et puisque Staline réclamait aussi des avions, des tanks… ainsi que du blé et de la viande pour remplacer le matériel, les récoltes et le cheptel détruits par la guerre, autant lui donner satisfaction sur ces différents points qui, concrètement, impliquaient néanmoins l’obligation d’en faire transiter une partie par la voie maritime, jusqu’aux ports arctiques d’Arkangelsk ou Mourmansk...
(1) Saviez-vous que… Le bombardement stratégique
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