lundi 21 mai 2012

3363 - ... ou pas

... en Corée, les États-Unis s'étaient portés au secours non seulement d'une armée corrompue et inefficace mais aussi d'un régime politique corrompu et despotique.

Malgré les efforts déployés, et tout l'argent investi dans son équipement et sa formation, la ROK sud-coréenne ne s'améliora que marginalement sans jamais pouvoir rivaliser, sur le plan militaire, avec l'InMin Gun nord-coréenne.

Pour le soldat américain, et du modeste fantassin au général trois étoiles, son homologue sud-coréen demeura toujours un "gook", un "bridé" qui n'en faisait pas sa juste part et sur lequel on ne pouvait jamais compter, surtout en cas d'attaque ennemie, alors que ce dernier, lui, ne cessa jamais de considérer son allié américain comme un exploiteur colonial qui en exigeait au contraire bien trop et surtout qu'il prenne tous les risques à sa place.

Sur le terrain, cette incompréhension mutuelle fut la source d'innombrables rancœurs et de frustrations que Washington et Séoul ne furent pas en mesure de juguler avant l'Armistice mais qui se reproduisirent, quasiment à l'identique, et avec les mêmes conséquences une quinzaine d'années plus tard, lors de la Guerre du Vietnam.

Mais comment ces militaires que tout séparait auraient-ils pu mieux se comprendre sur le terrain et sous la mitraille alors que les politiques ne se comprenaient pas davantage et, dans le confort de leurs bureaux, ruminaient exactement les mêmes rancœurs et frustrations ?

Du reste, et bien avant la guerre, la Maison Blanche et le Département d'État n'avait jamais cherché à comprendre la Corée et les Coréens, mais seulement à y dénicher "des hommes à eux", c-à-d de simples "courroies de transmission" qui parleraient leur langue et, en dépit de tout ce qu'on pourrait leur reprocher au plan personnel, partageraient les intérêts de l'Amérique et sa vision du monde...

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