dimanche 20 mai 2012

3362 - en retenir les leçons...

... les guerres servent aussi de leçons, dont on décide - ou non - de tenir compte pour éviter - ou mieux se préparer - à un conflit futur.

Celle de Corée ne fit pas exception à la règle, encore que la leçon la plus efficace, dans le camp américain, ne fut certes pas la plus spectaculaire.

Avant la Corée, aucun général américain n'avait disposé à la fois d'une telle puissance de feu et d'une telle liberté de mouvements que Douglas MacArthur.

A la lumière de qui s'était passé, et considérant la probable évolution des armements futurs - en particulier la miniaturisation d'engins nucléaires tactiques - ce n'était manifestement pas une bonne idée, et pour une fois, tant la Maison Blanche que le Pentagone décidèrent d'agir main dans la main et de tout mettre en œuvre pour éviter semblable récidive.

Ainsi, dans les années qui suivraient, et en bien comme en mal, la main-mise du pouvoir civil sur les affaires militaires ne cesserait de s'accentuer, et aucun autre général américain ne serait par exemple autorisé à rester en poste aussi longtemps que MacArthur, donc à acquérir autant d'influence que lui.

Et même s'ils ne dédaignèrent pas, eux aussi, y aller de temps à autres, de déclarations bien senties à la Presse, William Westmoreland (au Vietnam) ou encore Norman Schwarzkopf (lors de la Guerre du Golfe) ne bénéficièrent jamais de la même liberté de ton et de critique que MacArthur ni, surtout, de la possibilité de devenir à leur tour d'authentiques stars des médias ayant constamment leur photo en première page

Quels que soit son intelligence, sa compréhension ou son talent militaire, conférer à nouveau autant de pouvoir et d'autonomie à un homme seul ne pouvait à l'évidence que provoquer une nouvelle catastrophe, et cette leçon-là, au moins, fut retenue...

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