dimanche 13 mai 2012

3355 - grandeur et déchéance

... si les responsabilités sont relativement faciles à déterminer au sein des forces onusiennes, il en va tout autrement dans le camp communiste, où le secret a toujours été de mise, et où les éventuels témoins des faiblesses et erreurs de leurs chefs n'ont jamais été autorisés à les exposer publiquement si ce n'est, bien sûr, sur ordres et lorsque les dits chefs, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, étaient eux-mêmes tombés en disgrâce et qu'il importait donc de les "charger" au maximum.

Ainsi en fut-il de Peng Dehuaï lui-même qui, après avoir déjoué le "génie militaire" de MacArthur, écrasé ses troupes sur le terrain, et brillamment mené les forces chinoises du Yalu jusqu'à Séoul, s'avéra ensuite incapable d'aller au-delà et surtout de trouver une issue à la guerre d'attrition que lui imposait maintenant Ridgway, soit la seule guerre que les États-Unis étaient susceptibles de gagner ou du moins de ne pas perdre face à la Chine communiste.

Malgré tous les efforts de Peng, et le sacrifice de centaines de milliers de soldats, l'armée chinoise dut à son tour battre en retraite, et Mao finalement consentir à un armistice.

Nommé Ministre de la Défense en 1954, et maréchal l'année suivante, Peng avait du moins échappé au blâme mais, en 1959, ses critiques à l'encontre des résultats, catastrophiques, du "Grand Bond en avant" - critiques que Mao lui avait lui-même demander de coucher par écrit ! - allaient finalement causer sa perte.

Bientôt démis de la plupart de ses responsabilités, et assigné à résidence, Peng fut, à partir de 1966, la cible privilégiée des fameux "Gardes rouges" : régulièrement exhibé, humilié, battu en public, et sommé d'avouer ses crimes, ce pourtant vieux compagnon de lutte de Mao fut finalement jeté en prison où il s'éteignit, faute de soins, en novembre 1974, à l'âge de 76 ans...

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