lundi 14 mai 2012

3356 - ma Corée pour un tank

... comme toutes les guerres, celle de Corée fut aussi l'occasion de tester de nouveaux matériels, de valider des tactiques... et d'en invalider d'autres.

Avant le conflit, les spécialistes de l'arme blindée considéraient ainsi que la Corée, généreusement dotée en forêts, collines et montagnes mais presque totalement dépourvue de routes et de ponts, constituait un des pires endroits au monde pour les tanks.

C'est cette raison, et aussi la volonté de ne pas attiser les velléités belliqueuses de Syngman Rhee, qui avait d'ailleurs poussé les Américains à ne pas stationner un seul tank en Corée du Sud.

Au Pentagone, on savait certes que Kim Il-Sung, lui, disposait de plusieurs centaines de tanks T-34, mais on estimait que les Nord-Coréens - que personne n'imaginait très intelligents ni très habiles - ne les possédaient que pour la parade et seraient bien incapables de les utiliser sur le terrain.

En cas de conflit sur le sol coréen, ces lourds et patauds engins seraient, pensait-on, aussi à leur aise que des éléphants dans un magasin de porcelaine et de toute manière très vulnérables aux armes anti-tanks, canons et bazookas, dont  le Sud était doté.

Le raisonnement était sans doute vrai sur le papier, dans le calme et le confort d'un bureau d'État-major, mais en pratique, il s'avéra calamiteux, d'abord parce que l'Histoire avait déjà amplement démontré que les fantassins, quelle que soit leur nationalité, préféraient toujours affronter des tanks avec plusieurs pouces d'acier autour d'eux- autrement dit dans un autre tank - plutôt qu'avec la seule protection de leur casque et de leur uniforme, et ensuite parce que les armes anti-tanks dont disposaient Américains et Sud-Coréens au début du conflit n'était tout simplement pas efficaces contre les T-34, même à (très) courte distance...

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