mercredi 2 mai 2012

3344 - "avec tous les honneurs qu'une Nation reconnaissante peut offrir à un héros disparu"

... dans ses attendus finaux, et contrairement aux espoirs de MacArthur, la commission spéciale du Sénat se garda d'accabler le Président Truman qui, en limogeant le général, avait bel et bien agit conformément à la Constitution et aux prérogatives de sa charge.

Et même si de nombreux détails, pour des raisons de sécurité nationale, n'en furent pas immédiatement rendus publics, les audiences avaient surtout mis en évidence les nombreuses lacunes et erreurs de commandement de MacArthur que personne, y compris parmi ses pairs, ne pouvait, ni ne voulait, endosser.

De toute manière, au fil des jours, le peuple américain s'était lui-même désintéressé de l'affaire, donnant ainsi, mais sans le vouloir, raison à Truman qui, pourtant, n'en tira aucun bénéfice et prit bientôt la décision de ne pas briguer un nouveau mandat.

Réfugié dans sa luxueuse suite du Waldorf Astoria, le "César américain", comme de plus en plus d'historiens et de commentateurs se plaisaient à l'appeler, Douglas MacArthur, donc, se retira progressivement de la vie publique,... même s'il ne dédaignait pas, à l'occasion, et comme toute diva qui se respecte, effectuer de brefs come-backs en apparaissant aux côtés de diverses personnalités, dont Eisenhower et Kennedy, à qui il livrait des "conseils" qui, une fois encore, s'apparentaient surtout à des monologues.

Si l'homme demeurait populaire, sa réputation, à l'évidence, avait beaucoup souffert du dossier coréen, de cette guerre que toute l'Amérique, faute de l'avoir gagnée, avait préféré oublier et qui, pour MacArthur, fut assurément "la guerre de trop".

Sa mort, le 5 avril 1964, à l'âge de 84 ans, raviva pourtant l'intérêt populaire. Et comme personne n'aurait osé s'en prendre à un tel mythe, le "César américain" eut bien entendu droit à de gigantesques funérailles nationales avec, comme le déclara le Président Johnson, "tous les honneurs qu'une Nation reconnaissante peut offrir à un héros disparu"...

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