mardi 1 mai 2012

3343 - du Capitole à la roche tarpéienne

... au grand déplaisir de MacArthur, les auditions du Sénat, débutées le 3 mai 1951, ne se déroulèrent pas du tout comme il l'avait prévu car, pour la première fois de sa vie, le grand homme dut en effet renoncer au monologue et au contraire répondre au feu roulant des questions qui fusaient de toute part.

Face à cet exercice totalement nouveau pour lui, le général se retrouva bien vite en grande difficulté, et d'autant plus qu'à sa profonde consternation, ses homologues de l'État-major combiné se montrèrent plus que critiques à son égard et quant à la manière dont il avait mené les opérations sur le terrain, et envisagé toute la stratégie américaine depuis le début du conflit.

Non sans naïveté, MacArthur s'était en effet imaginé que ses pairs feraient bloc avec lui et contre ses adversaires, tous issus du monde politique.

Mais les dits pairs, qu'il n'avait cessé d'humilier ou de négliger pendant des décennies, se voyaient à présent offrir la parfaite occasion de lui rendre enfin la monnaie de sa pièce.

Le plus critique à son égard fut assurément Omar Bradley qui, dans son témoignage, souligna que la guerre telle que MacArthur l'avait conçue en Corée, aurait fini par provoquer une conflagration majeure avec la Chine, c-à-d, déclara-t-il, par impliquer les États-Unis "dans la mauvaise guerre, au mauvais endroit, au mauvais moment et contre le mauvais ennemi" (1)

Au fil des jours, les audiences, loin de nuire au Président Truman, achevèrent donc de miner le peu de crédibilité dont MacArthur jouissait encore, y compris chez les élus Républicains qui voyaient ainsi s'envoler tous leurs espoirs...

(1) Halberstam, op cit, page 616

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