mardi 8 mai 2012

3350 - du premier au dernier acte

... dans l’imaginaire collectif, le Président des États-Unis est, dit-on, "l’homme le plus puissant du monde".

Mais en Corée, à la fin de 1950, c’était bel et bien un général, Douglas MacArthur, qui tenait le gros bout du bâton et, au mépris des instructions du Président, s’était enfoncé de plus en plus loin au-delà du 38ème Parallèle et sans que le Président, pourtant dûment prévenu, ne s’y oppose.

Avec les élections de 1952 comme horizon politique, Truman avait assurément de bonnes raisons de ne pas vouloir se mettre à dos un homme aussi populaire que MacArthur, mais en regard des milliers de vies, en ce compris américaines, ainsi exposées et finalement sacrifiées à un péril prévisible, cela ne saurait constituer une excuse !

Lorsque, suite à l’attaque chinoise, Walker, et finalement MacArthur, prirent unilatéralement la décision de repasser le 38ème Parallèle, Truman, même s’il l’aurait dû, et alors qu’il l’aurait pu, ne s’y opposa pas davantage.

Et lorsque Truman prit finalement la décision de limoger MacArthur, c’est uniquement parce que ce dernier, depuis la retraite du Yalu, avait tout fait, et probablement volontairement, pour qu’il en soit ainsi et que le Président n’aie plus d’autre choix que le risque d’une guerre ouverte avec la Chine communiste ou celui, malgré tout considérable, de son congédiement.

Au bout du compte, le Président avait choisi de se débarrasser du général mais, du premier au dernier acte, c’est bel et bien le général qui avait dicté la partition, et le tempo, au Président ce qui, et quelle que soit la façon dont on l’analyse, est tout sauf à l’honneur de ce dernier...

Aucun commentaire: