lundi 7 mai 2012

3349 - un commandant pas vraiment en chef...

... face à l'immense Douglas MacArthur, et parce qu'il se savait "Président par accident", Harry Truman avait lui aussi préféré jouer l'apaisement, et même accepté l'affront que ce dernier lui avait, en déclinant à plusieurs reprises son invitation à le rencontrer.

Le fait qu'un simple général, fut-il à cinq étoiles, ait pu, en toute impunité refuser les invitations réitérées du Président des États-Unis, autrement dit de son commandant-en-chef, tout cela en disait déjà long sur le pouvoir du premier et l'impuissance du second qui, ayant de toute manière bien d'autres ennemis à affronter à Washington, avait donc laissé MacArthur, devenu "Supreme Commander for the Allied Powers", faire à peu près ce qu'il voulait en Asie

Sans doute Truman se disait-il que le Temps, ou plus exactement l'âge de MacArthur, qui marchait tranquillement vers ses 70 ans, réglerait le problème de lui-même et surtout sans inconvénient pour lui, mais une nouvelle guerre - celle de Corée - était survenue, forçant du même coup le général à revenir à l'avant-scène et le Président à céder toute la place à cet homme bien plus populaire que lui.

Pendant des mois, les combats avaient fait rage sans que le Président aie la moindre influence sur leur déroulement et surtout sur un MacArthur qui n'écoutait personne et ne tirait ses ordres que de lui-même.

Après Inchon et la reconquête de Séoul, Truman autant fasciné par le grand homme qu'attiré par la perspective de réunifier toute la Corée à l'ombre du drapeau américain, Truman, donc, ne s'était nullement opposé à la volonté du dit grand homme de franchir le 38ème Parallèle.

Et s'il y avait mis des conditions, c'était aussi en sachant que MacArthur n'en ferait de toute manière qu'à sa tête et sans qu'il soit à nouveau en mesure de s'y opposer...

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