lundi 30 janvier 2012

3251 - plus dure sera la chute

... pendant deux décennies, Douglas MacArthur avait inlassablement œuvré à sa propre déification, et intelligemment profité de deux guerres pour en faire une réalité.

Sa personnalité, son charisme et, il faut bien le dire, son talent militaire en avaient fait le héros de toute l'Amérique, un héros auquel Roosevelt d'abord, Truman ensuite, n'avaient pas osé s'attaquer, malgré leurs considérables préventions à son égard.

Durant cette période, ses nombreux échecs et erreurs personnelles n'avaient pas fondamentalement écorné l'aura de cet homme de 71 ans qui, tel un chat, avait toujours fini par retomber sur ses pattes et par repartir de l'avant quitte, au besoin, à reporter le poids de la faute sur d'autres épaules que les siennes, à commencer par celles des politiciens et de ses subordonnés.

Même la désastreuse aventure au-delà du 38ème Parallèle - où sa responsabilité personnelle était pourtant écrasante - ne l'avait pas fait dégringoler de son trône et aurait assurément été oubliée si le grand homme, après pareille débâcle, avait sagement choisi de laisser à d'autres - à commencer par Ridgway - le soin de réparer les dégâts tout en se faisant lui-même oublier.

Mais la sagesse n'ayant jamais fait partie de son vocabulaire, la chute de Douglas MacArthur ne pouvait qu'être aussi spectaculaire que l'avait été son ascension...

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