mardi 31 janvier 2012

3252 - "personne à Washington ne semblait disposé à le réfuter ou à le réprimander"

... qu'importe en définitive que MacArthur ait considéré une guerre avec la Chine comme un authentique et légitime impératif stratégique ou, au contraire, comme un simple et vulgaire moyen de redorer sa réputation ternie : le fait est qu'entre les succès de Ridgway et les restrictions imposées par l'Administration Truman, la dite guerre était devenue impossible.

Cette impossibilité n'avait bien sûr pas échappé au grand homme : depuis les premiers jours de 1951, frustré de se voir ainsi privé de son ultime et grandiose dessein, il n'avait plus cessé d'exprimer bruyamment, et publiquement, son insatisfaction... en violant par là-même toutes les directives de Washington.

"Pour tous ceux qui observaient MacArthur (...) un pattern semblait émerger : MacArthur débarquait en Corée, effectuait une [très brève] visite au Front puis publiait un communiqué critiquant les politiques de guerre de l'Administration [Truman]. Mais, à nouveau, personne à Washington ne semblait disposé à le réfuter ou à le réprimander. Officiellement, MacArthur était ignoré" (1)

Loin de calmer le grand homme, cette absence totale de réaction l'enrageait et l'incitait au contraire à monter à chaque fois d'un cran supplémentaire sur l'échelle de la provocation.

Et même à saboter volontairement le moindre espoir de parvenir à des accords de Paix...

(1) Halberstam, op. cit. page 598

Aucun commentaire: