mercredi 25 janvier 2012

3246 - comme une diva sur le retour

… si MacArthur - ne serait-ce que pour restaurer sa propre réputation militaire - est plus que jamais désireux d’étendre la guerre jusqu’en Chine, les succès remportés par Ridgway sur le seul et modeste théâtre sud-coréen représentent une autre et douloureuse blessure à son orgueil.

D’abord parce qu’ils ridiculisent jour après jour ses constantes déclarations selon lesquelles la situation ne peut être rétablie en Corée que moyennant l’arrivée d’énormes moyens supplémentaires, et l’usage éventuel d’armes nucléaires, des moyens et des armes que Washington et ses alliés refusent injustement de lui octroyer.

Ensuite parce que, pour la première fois dans sa longue carrière, le général se retrouve confronté à un subordonné – Ridgway – sur lequel il ne peut pour ainsi dire exercer aucun contrôle, et un subordonné qui – insulte suprême – retient de plus en plus l’attention des journalistes, le privant petit à petit de son habituelle première place à la Une des journaux et des magazines.

Comme une diva sur le retour, MacArthur a un besoin éperdu des flashes des caméras et de la lumière des projecteurs, et ne peut supporter qu’un rival plus jeune vienne lui faire de l’ombre

Pour rétablir la position et le prestige qu’il estime lui revenir, le grand homme et sa Cour s’efforcent bien de présenter le moindre succès, et même la moindre initiative de Ridgway, comme trouvant sa véritable origine au Quartier général du Daï Ichi, mais la manœuvre, en plus d’irriter Ridgway et son État-major, a néanmoins ses limites et d’autant plus que, sur le terrain, le sort des armes, lentement mais sûrement, est en train de changer en faveur de l’Amérique…

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