dimanche 22 janvier 2012

3243 - plus facile à dire qu'à faire...

… pour Mao, Peng Dehuaï a toujours été un compagnon fidèle, et même un compagnon de la première heure, qu’il a rencontré puis régulièrement côtoyé dès la fin des années 1920, qui a pris part à la "Longue Marche" de 1934, puis n’a cessé de jouer un rôle de premier plan au sein des forces armées communistes, que ce soit contre les Japonais, contre les Nationalistes de Chiang Kaï-Shek ou, maintenant, contre les Américains et leurs alliés en Corée.

Pour autant, le Grand Timonier, qui comme à son habitude a veillé très tard, ne goûte que fort peu l’arrivée de Peng, venu le déranger chez lui, et le réveiller aux premières heures de la matinée, pour lui annoncer non pas la poursuite victorieuse des armées chinoises vers le Sud de la Péninsule, mais bien leur piétinement au 37ème Parallèle et même leur défaite à Chipyong-ni.

S’il n’est pas question d’abandonner la partie, et encore moins de se replier à la ligne de partage du printemps 1950, il importe cependant, souligne Peng, de prendre en compte la nouvelle réalité du conflit coréen, c.-à-d. de se préparer à une guerre longue et incertaine, et de décider dès maintenant des mesures les plus appropriées pour y faire face… à commencer par l’indispensable rotation des unités de première ligne.

Car depuis l’entrée en action des forces chinoises, trois mois auparavant, rien ou presque n’a été fait pour permettre aux malheureux fantassins de prendre du repos à l’arrière et de céder leur place sur le Front à des réservistes encore stationnés en Chine.

Mais si Mao accède sans trop de difficultés à cette requête qui, au mieux, va tout de même retarder de plusieurs mois la conquête finale de la Corée du Sud, reste néanmoins à l’appliquer en pratique, c.-à-d. à trouver le moyen d’assurer la sécurité des troupes et du matériel qui, des berges du Yalu jusqu’aux collines du 37ème Parallèle, doivent lentement cheminer sous la menace constante des bombardements américains…

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