samedi 21 janvier 2012

3242 - une question d'ego

... Pékin, 20 février 1951.

En arrivant à Pékin, en ce 20 février 1951, Peng Dehuaï sait que la partie ne sera pas facile.

Passe encore pour le Nord-Coréen Kim Il-Sung qui, devenu l'obligé de Mao après avoir été celui de Staline, sera bien forcé d'accepter la décision finale du Grand Timonier.

Mais Mao lui-même est loin d'être acquis aux arguments de ses généraux, quelle que soit la pertinence de ces derniers.

Dans une dictature du Tiers-Monde, et a fortiori dans une dictature aussi populeuse que la Chine communiste, les pertes matérielles et humaines n'ont évidemment pas la même importance qu'en Occident, et après des décennies de lutte pour l'Indépendance et le Pouvoir, Mao - et la Chine avec lui - est prêt, et disposé, à consentir à d'immenses sacrifices pour éviter de se retrouver à nouveau sous la menace directe d'une armée étrangère - américaine cette fois - à ses frontières, et d'une armée au-dessus de laquelle planera en permanence l'ombre de Chiang Kaï-Shek, le rival honni.

Mais c'est aussi, et peut-être surtout, une question d'ego, ou plus exactement de prestige personnel, celui que Mao, au sein du monde communiste, entend ravir à nul autre que le Grand Staline en personne.

Or depuis des semaines, le dit Staline ne cesse de houspiller son homologue de Pékin, de l'inciter à expédier toujours plus de troupes en Corée,... et de railler publiquement leur incapacité à l'emporter sur le terrain.

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