vendredi 20 janvier 2012

3241 - stop ou encore ?

... s'il n'en tenait qu'à lui, Peng Dehuaï accepterait sans doute la proposition des Nations-Unies d'un cessez-le-feu suivi d'un armistice au 38ème Parallèle, c-à-d le retour à la situation qui prévalait au printemps de l'année précédente, avant que le très vindicatif Kim Il-Sung ne décide d'envahir la Corée du Sud.

La Chine, certes, est riche de quelque 600 millions d'âmes, mais même avec la garantie de voir rapidement reconstituer le cheptel promis à l'abattoir du champ de bataille, une guerre n'a de sens que si l'on se croit en mesure de la gagner, que si l'on estime les gains potentiels bien supérieurs aux sacrifices à consentir.

Or après Wonju, après Chipyong-ni, Peng, et du reste la plupart des généraux chinois, a bien dû constater qu'il ne servait à rien de sacrifier ses meilleurs soldats par dizaines de milliers si leurs remplaçants, non contents d'être qualitativement inférieurs, n'étaient pas davantage en mesure de l'emporter sur le terrain, face aux véritables barrages de mitrailles et de napalm que les Américains sont en mesure de dresser devant eux.

Encore faut-il. évidemment, en convaincre les responsables politiques, à commencer bien sûr par celui qui a le plus à perdre en cet affaire, le Nord-Coréen Kim Il-Sung qui, bien qu'obligé de Staline, est tout à fait disposé à se rallier à Mao si celui-ci, et l'armée chinoise, lui permet enfin de réaliser son rêve de parader à Séoul et de réunifier toute la Corée sous sa bannière.

Or Kim, pour des raisons évidentes, n'est pas du tout prêt à se contenter d'une situation de ni-victoire-ni-défaite qui le contraindrait à demeurer à Pyongyang en laissant son grand rival Syngman Rhee diriger une demi-Corée depuis Séoul.

Et puis, surtout, il y a Mao lui-même...

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