jeudi 19 janvier 2012

3240 - un bilan presque sans appel

... Chipyong-ni 15 février 1951, 17h00

Même s’ils sont parvenus à s’emparer de plusieurs positions pendant la nuit, les Chinois, qui ont subi d’énormes pertes, ne sont pas en mesure d’exploiter leur avantage, et d’autant moins que le retour de la clarté a rendu possible celui de l’Aviation, laquelle s’est bien vite remise à larguer des munitions aux assiégés... et du napalm aux assiégeants !

De toute manière, sur le coup de 17h00, la messe est dite, avec l’arrivée des premiers blindés du colonel Crombez, lesquels, joignant leurs tirs à ceux du camp retranché, ont tôt fait de provoquer la retraite précipitée des milliers de Chinois qui entendaient profiter de la tombée de la nuit pour lancer un nouvel assaut, peut-être décisif.

A Wonju, et plus encore à Chipyong-ni, Ridgway a non seulement remporté la victoire mais également réussi cette "fricassée de Chinois" qui constitue à n’en point douter la seule manière sinon de gagner, du moins de ne pas perdre la Guerre de Corée : à Chipyong-ni, bien que confrontés à un adversaire cinq fois plus nombreux, Américains et Français sont en effet parvenus à tuer, blesser ou capturer quinze fois plus de Chinois qu’ils n’ont eux-mêmes subi de pertes !

Encore l’essentiel de ces pertes - quelque 300 hommes - sont-elles imputables à la décision, controversée, d’un officier qui, sur le terrain, et confondant sans doute vitesse et précipitation, a inutilement alourdi un bilan autrement sans appel.

Déjà sceptique avant Chipyong-ni, Peng Dehuaï. de son côté, n’a plus qu’à se rendre à l’évidence et à admettre, comme MacArthur trois mois auparavant, qu’il se trouve à présent lui aussi "confronté à une toute nouvelle guerre", et une nouvelle guerre dont il doit à présent tenter d’expliquer les subtilités à nul autre que Mao en personne...

Aucun commentaire: