dimanche 25 décembre 2011

3215 - ne pas réveiller un MacArthur qui rêve

... dans un monde militaire idéal, Ridgway donnerait sans doute raison à un MacArthur dont les arguments, sortis de tout contexte et surtout de toute contrainte, ne manquent pas de logique.

Mais Ridgway sait aussi que le Président, les Nations-Unies, et l'Amérique toute entière, n'ont aucune envie de se lancer dans une nouvelle guerre mondiale,... et donc de lui fournir les moyens qui lui permettraient de la concrétiser.

Pour tous ceux-là, la Guerre de Corée est, et doit demeurer, une guerre limitée, et une guerre que chacun voudrait déjà voir terminée, fut-ce sous la forme d'un modeste cessez-le-feu, sans véritable vainqueur ni vaincu.

Il ne servirait cependant à rien d'argumenter sur ce sujet avec un MacArthur qui, de toute manière, n'écoute jamais personne d'autre que lui-même : autant donc, pense Ridgway, laisser le grand homme à ses illusions, et à ses monologues.

Cette volonté de ne pas rechercher l’affrontement direct avec un homme qui, sur le papier, demeure son supérieur direct, va d'ailleurs devenir une constante chez Ridgway qui, en gage de bonne volonté, va ainsi s'abstenir de sanctionner Edward Almond et même de s'opposer à ce qu'il reçoive la troisième étoile après laquelle il court depuis si longtemps, et que MacArthur est plus que jamais décidé à lui offrir !

A Inchon et, surtout, au Réservoir de Chosin, la créature du grand homme a pourtant fait la preuve de son aveuglement tout comme de ses très modestes capacités militaires, et les Marines, qui en font les frais, ne se sont d'ailleurs pas privés d'exprimer tout le mal qu'ils pensaient de lui ainsi que leur volonté de ne plus jamais se retrouver sous son commandement, ce que Ridgway va du reste s'empresser d'accepter.

Mais Almond a au moins l'avantage d'être agressif - qualité dont l'armée américaine a désespérément besoin en ce moment - et son limogeage ne manquerait pas de réveiller un MacArthur qu'il vaut mieux, pour l'instant, laisser tranquillement à ses rêves...

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