... Tokyo, 26 décembre 1950.Pour Ridgway, la première bataille passe néanmoins par Tokyo, et plus exactement par une petite visite de courtoisie à MacArthur, en son palais du Daï Ichi.
Car même humilié et affaibli par cette interminable et coûteuse retraite au 38ème Parallèle, MacArthur est encore le "Supreme Commander of the Allied Powers" (SCAP) en Asie, ce qui place donc Ridgway sous son commandement... en théorie du moins car, à l'écouter, on peut se demander si MacArthur comprend vraiment la nouvelle réalité à laquelle il est pourtant confronté.
Durant plus d'une heure, l'entretien entre les deux hommes se résume en effet à un nouveau monologue, dans lequel le grand homme ne fait nullement mystère de sa stratégie.
Pour l'emporter en Corée, dit-il, il faut plusieurs divisions d'Infanterie supplémentaires, mais aussi une offensive générale de l'Aviation au-delà du Yalu, soit sur les villes, les usines et les infrastructures qui permettent à la Chine d'expédier troupes et armes en Corée.
Pareille stratégie entraînera certainement une déclaration de guerre en règle de la Chine, mais cette guerre, l'Amérique sera en mesure de la gagner puisque, assure MacArthur, elle dispose de l'arme atomique mais aussi parce que Mao, en expédiant ses meilleures troupes en Corée, a dégarni ses frontières Sud, lesquelles sont désormais ouvertes à un débarquement orchestré par nul autre que... Chiang Kaï Shek qui, grâce à son armée, pourra ainsi reprendre la place qui lui revient à Pékin !
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