samedi 10 décembre 2011

3200 - si toi aussi tu m'abandonnes...

... si l'évacuation des forces des Nations Unies s'effectue tant bien que mal, et de manière plus ou moins ordonnée, il en va tout autrement pour celle de la population civile nord-coréenne.

Lorsqu’ils avaient vu arriver les premiers soldats américains et sud-coréens, six semaines auparavant, les civils du Nord s’étaient fait remarquablement discrets

Mais maintenant que ces mêmes soldats sont occupés à plier bagage, nombre de ceux-là n’ont plus qu’une idée en tête : fuir également vers le Sud, et ce par tous les moyens possibles !

En à peine six semaines, les Nord-Coréens n’ont certes pas eu le temps de se convertir au capitalisme ni, après cinq années passées sous la férule de Kim Il-Sung, de succomber à la rhétorique tout aussi peu démocratique de Syngman Rhee.

Mais, historiquement, les Coréens ont toujours eu peur des Chinois, contre lesquels ils ont souvent été en guerre.

Surtout, ils ont toutes les raisons de craindre à présent la vengeance de Kim et de ses partisans, qui ne manqueront de revenir dans les charrettes de l’armée chinoise et qui risquent de leur reprocher, à eux, de ne pas les avoir accompagnés au Nord, ou de ne pas s’être engagés, durant ces six semaines, dans une farouche guerre de partisans contre les forces des Nations-Unies.

Et le précédant soviétique est là pour démontrer que cette crainte est loin d’être injustifiée : quelques années auparavant, le maître à penser et principal allié de Kim, le grand Staline en personne, n’avait pas hésité à faire arrêter, emprisonner et exécuter des centaines de milliers de ses compatriotes, et à en laisser mourir des millions d’autres par sa politique de terre brûlée, afin de les inciter à poursuivre la lutte contre l’Occupant allemand… ou pour les punir de ne pas l’avoir fait

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