vendredi 9 décembre 2011

3199 - le général, dans son labyrinthe...

Au Nord-Ouest de la Péninsule coréenne, la retraite générale est désormais bien engagée

Partout, les militaires des Nations-Unies, totalement démoralisés, font sauter les dépôts de vivres, d’essence ou de munitions qu’ils ne peuvent emporter dans leur retraite.

Et lorsqu’ils tombent en panne, avions, Jeeps, camions, bulldozers ou tanks sont poussés sur le côté, et immédiatement incendiés, afin qu’ils ne tombent entre les mains des Chinois qui, pourtant, brillent par leur absence.

Car le moindre des paradoxes est que cette armée chinoise, après avoir si brillamment décimé la 2ème Division d’Infanterie sur la route de Sunchon, ne manifeste à présent aucun empressement à exploiter son avantage !

S’il disposait de meilleurs renseignements, MacArthur, mais aussi l’ensemble de l’État-major, comprendrait que les Chinois, jusque-là avantagés par leur absence de moyens mécanisés, en payent à présent le prix et ne sont pas capables, à pieds, de poursuivre la 8ème Armée aussi rapidement que celle-ci bat elle-même en retraite, en camions !

A l’aune de ces renseignements, et s’il n’avait déjà pris la décision aussi précipitée qu'irréfléchie de jeter la serviette, MacArthur, en véritable chef de guerre, se précipiterait immédiatement sur le terrain, annulerait ses propres ordres et parviendrait sans doute, comme il l’avait déjà fait par le passé, à rassembler ses troupes et à bloquer l’attaque chinoise.

Mais MacArthur n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut jadis, une ombre désormais bien plus préoccupée par la volonté de préserver sa propre légende que par celle de gagner une Guerre de Corée qu’il n’a jamais voulu mener, et une ombre qui, plutôt que d’affronter la réalité en face, préfère n’en percevoir que de vagues échos, à Tokyo, dans le labyrinthe des couloirs de son palais du Daï Ichi

Aucun commentaire: