mercredi 7 décembre 2011

3197 - "Il n'obéirait pas aux ordres. Que pouvons-nous faire ?"

... Washington, 3 décembre 1950

Deux mois auparavant, les chefs de l'État-major combiné avaient dû avouer leur totale impuissance à empêcher MacArthur de franchir le 38ème Parallèle.

Surfant sur son formidable succès d'Inchon, qui avait précédé la reconquête de Séoul, le grand homme était en vérité inattaquable et eut-il exigé la Lune qu'on la lui aurait probablement consentie.

Deux mois plus tard, la fortune des armes a radicalement changé de camp mais, par une incroyable ironie, les généraux et amiraux revenus dans cette même salle du Pentagone sont tout aussi incapables d'empêcher MacArthur de repasser, cette fois en sens inverse, ce même 38ème Parallèle !

"Mais enfin", s'indigne Matthew Ridgway à la sortie de la réunion, "pourquoi les chefs d'État-majors n'ordonnent-ils pas à MacArthur ce qu'il doit faire ?"

"Ça servirait à quoi ?", rétorque Hoyt Vandenberg, chef d'État-major de l'Armée de l'Air, "Il n'obéirait pas aux ordres. Que pouvons-nous faire ?"

"Mais vous pouvez pourtant relever de son commandement quiconque n'obéirait pas aux ordres, n'est-ce pas ?"
(2) insiste Ridgway, n'obtenant pour toute réponse qu'une expression de totale stupéfaction sur le visage de Vandenberg, qui tourne aussitôt les talons sans ajouter un mot

(1) Hoyt Vandenberg prit sa retraite en 1953. La base spatiale de Vandenberg (Californie) porte aujourd'hui son nom
(2) ibid, page 484

Aucun commentaire: