dimanche 4 décembre 2011

3194 - jeter la serviette

... car le plus défaitiste en ces heures à nouveau noires n'est autre que MacArthur lui-même !

Depuis le début de la Guerre de Corée, l’intéressé - nous l'avons vu - ne s’est jamais beaucoup intéressé à ce conflit qu’il est pourtant chargé de mener, n’effectuant d'ailleurs que de très rares visites dans la Péninsule, et jamais plus d’une journée à la fois

Mais à présent, cette même Corée ne provoque plus que de très vagues échos dans l’esprit du grand homme qui, et le fait est significatif, va attendre le 11 décembre, soit près de trois semaines après l’attaque chinoise, pour effectuer une nouvelle - et tout aussi brève - visite à des troupes dont il est tout de même le commandant-en-chef, et des troupes qui, dans le froid, la neige et sous la pression constante de l’ennemi, luttent tout simplement pour leur survie !

C'est pourtant dans ces circonstances-là que les soldats attendent de leur chef qu'il leur offre, à défaut de renforts et d'armes nouvelles, une écoute attentive, des paroles de réconfort et surtout des raisons de continuer à se battre

En fait, tout se passe à présent comme si MacArthur "avait perdu la foi non seulement en ses propres forces mais aussi en lui-même. Avant l'entrée en guerre de la Chine, il avait parlé de remporter la plus grande victoire de l'Histoire de la Chrétienté, et de rivières rendues rouges de sang chinois. Maintenant, il parlait en termes à peine moins apocalyptiques soit d'étendre la guerre (et d'utiliser la bombe atomique), soit d'abandonner toute la Péninsule coréenne".

(...) Il était un homme qui aimait deviser sur le concept asiatique de perdre la face; et maintenant c'était lui-même, en bon Caucasien qu'il était, qui avait perdu la face non seulement devant le monde entier, mais aussi devant ses propres troupes et, peut-être le plus important de tous, devant lui-même"
(1)

Et après avoir perdu la face devant de simples "blanchisseurs" chinois, tout devient désormais vain et accessoire. Comme l'écrira le général Bradley, "c'était comme si MacArthur jetait la serviette sans faire le moindre petit effort pour continuer la lutte" (2)

(1) ibid, page 474

(2) ibid, page 476

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