samedi 3 décembre 2011

3193 - le coût de la débâcle

... Sunchon, 01 décembre 1950

Si la retraite de la 2ème Division d'Infanterie avait pris la direction de l'Ouest plutôt que celle du Sud, si elle s'était effectuée en bon ordre plutôt que de virer à la débâcle et au chacun pour soi, Walker, comme il l'espérait, serait peut-être parvenu à établir, près de Pyongyang, une ligne de défense capable d'arrêter la progression chinoise.

Mais à Sunchon, en ce vendredi 1er décembre 1950, avec plus de 4 000 morts, blessés ou disparus, et la perte de presque toute son artillerie et d'une bonne partie de son charroi, la 2ème Division d'Infanterie n'existe tout simplement plus et il lui faudra des semaines avant d'être en mesure de retourner au combat.

Si les autres unités de la 8ème Armée s'en sont généralement mieux sorties, leurs propres pertes n'en sont pas moins inquiétantes : la 25ème d'Infanterie a ainsi perdu plus d'un millier d'hommes, et la Brigade turque 90% de ses camions et de ses Jeeps, dont les carcasses calcinées jonchent la route - désormais maudite - de Kunu-ri à Sunchon.

Mais le plus grave, c'est sans doute l'effet psychologique de la défaite elle-même : du vendredi 24 novembre au vendredi 01 décembre, soit en une semaine seulement, tout le monde, du général au simple soldat, sans oublier bien sûr les politiciens à Washington, tout le monde est passé de la douce euphorie à l'abattement le plus complet, de la conviction d'une victoire totale à la crainte d'une défaite tout aussi totale.

Tout le monde, à commencer par MacArthur lui-même...

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