dimanche 27 novembre 2011

3187 - mauvais débuts

... les coalitions ne sont jamais faciles à gérer puisqu’en plus des susceptibilités individuelles et des inévitables problèmes de langue s’ajoutent quantités de divergences religieuses, culturelles, philosophiques ou simplement liées à la conception que chacun se fait de la guerre, de ses objectifs et des moyens de les atteindre.

Constamment tenus en réserve depuis leur arrivée en Corée, et donc traités avec condescendance par les Américains, les hommes de la Brigade turque n’ont évidemment pas eu l’occasion d’être éprouvés au combat, et le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs grands débuts dans l’interminable retraite qui s’amorce sont pour le moins chaotiques.

Après avoir brillamment capturé des "centaines de combattants chinois" qui se sont avérés être... des soldats sud-coréens en retraite (!), les Turcs sont finalement tombés sur les véritables Chinois, lesquels les attendaient de pied ferme et leur ont infligé de lourdes pertes avant de les mettre en déroute.

"Les Turcs", écrira non sans dédain un soldat américain, "se sont engagés dans le combat, mais après avoir jeté un œil sur la situation, et comme ils n’avaient pas l’estomac pour la supporter, ils se sont égayés dans toutes les directions". (1)

Mauvais débuts donc qui, on s’en doute, n’ont rien fait pour remonter le prestige de la Turquie dans le cœur des GI’s ni, surtout, pour faciliter la tâche d'un Keiser qui, ayant pris la décision d'évacuer Kunu-Ri sait à présent qu'il doit prendre la route de Sunchon sans personne ou presque pour protéger ses flancs...

(1) Ibid, page 442

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