mercredi 28 septembre 2011

3127 - à la Maison Blanche...

… dès son accession à la Maison Blanche, Truman avait commencé à se méfier, et pour finir à détester, MacArthur, ce général certes talentueux mais qui ne semblait prendre ses ordres que de lui-même, et se plaisait à entretenir un agenda militaire - et même politique ! - toujours différent du sien.

À la Capitulation japonaise, MacArthur était cependant devenu une légende, presque un dieu vivant, alors que Truman, lui, était toujours, pour l’immense majorité des Américains, le "Président accidentel", un obscur politicien du Missouri, qui n’avait accédé à la plus haute fonction qu’en raison du décet de l’immense et très populaire Franklin Delano Roosevelt.

L’un dans l’autre, MacArthur était donc inattaquable, et si Truman, dans les quatre années qui avaient suivi, avait eu le loisir de prouver qu’il était tout de même autre chose qu’une simple doublure anonyme, MacArthur, de son côté, s’était sagement fait oublier à Tokyo, où il effectuait d’autre part un travail si remarquable que le Président n’avait plus éprouvé ni l’intérêt ni le besoin de s’en débarrasser.

L’incapacité de grand homme à appréhender l’attaque nord-coréenne, puis sa lenteur à y réagir, auraient pu constituer autant de motifs de renvois, mais en ces heures sombres des premières semaines de la guerre, le légendaire héros de Bataan et de Corregidor n’avait eu aucun mal à apparaître comme le meilleur, et à vrai dire comme le seul choix possible.

Dans les semaines qui avaient précédé Inchon, les prises de positions personnelles, et non autorisées, de l'intéressé à l’égard de Taïwan et de Chiang Kai-Shek avaient à nouveau considérablement irrité le Président. Mais dans l'étrange lutte qui opposait les deux hommes, l’éclatante réussite du Débarquement à Inchon, bientôt suivie par la reconquête de Séoul, avaient une fois de plus largement rétabli la balance en faveur du général.

Un général qui n’avait certes rien perdu de son arrogance et de son indépendance – c’était même exactement le contraire ! – mais dont Truman, aujourd’hui moins qu’hier, ne voyait pas comment se débarrasser…

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